Alonso : «Je suis très ému »
Couronné champion du monde à l'issue du Grand Prix du Brésil, dimanche, l'Espagnol Fernando Alonso a déclaré que ce titre était «la plus belle chose» qui pouvait lui arriver.
Que ressentez-vous ?
Il est impossible de dire ce que je ressens pour le moment. Je suis très ému. Ce titre est la plus belle chose que je pouvais obtenir dans ma carrière, dans ma vie. C'est génial, Kimi (Räikkönen) ne peut plus me rattraper. Je réaliserai lors des prochaines courses. Maintenant, j'ai besoin de nouveaux objectifs car celui-ci est atteint.
Qu'avez-vous pensé lorsque Juan Pablo Montoya vous a doublé en début de course ?
Ce n'était pas prévu. Mais ce n'était pas le jour de risquer. Alors je n'ai pas pu me battre. J'ai aussi fait très attention à chaque fois que je doublais un attardé car je me souvenais de ce qui était arrivé à Juan Pablo en Turquie et à Spa (à deux reprises le Colombien a été victime d'un accrochage avec des concurrents attardés, ndlr).
Quand avez-vous compris que vous étiez champion ?
Quand j'ai franchi la ligne. Durant les derniers tours, j'ai commencé à entendre des bruits partout dans la voiture car j'étais très nerveux.
Votre voiture était-elle parfaite pour ce Grand Prix ?
Non ! Nous avons eu des problèmes tout le week-end. Nous n'avons jamais trouvé le bon équilibre, le bon réglage.
A qui souhaiteriez-vous dédier ce titre ?
A ma famille et à mes amis très proches, ils ne sont que trois ou quatre.
Quelle valeur attribuez-vous à ce titre obtenu face à Kimi Räikkönen ?
Grâce à lui, ce titre a beaucoup de valeur, car Michael (Schumacher) a eu des problèmes. Battre Kimi était très difficile, peut-être encore plus difficile que Michael ces deux dernières années car les McLaren-Mercedes étaient imbattables quand elles n'avaient pas de problèmes.
Et quel effet cela fait de succéder à Michael Schumacher ?
Tout le monde voulait battre Michael sur la piste. Car, comme pour Armstrong dans le Tour de France (cycliste), la première année où il ne sera plus là sera différente. Donc le battre était vraiment très important !
Pensez-vous encore pouvoir gagner des courses cette année ? Le Championnat l'année prochaine ?
A Interlagos, nous avons réussi la pole position... avec moins d'essence que les McLaren, c'est vrai. Mais quand même, auparavant, même avec moins d'essence nous n'étions pas aussi rapides. Donc maintenant que j'ai ce titre, je pourrai me battre plus franchement lors des deux dernières courses. Je serai moins prudent et je m'amuserai plus. Pour l'an prochain... qui sait ? Ferrari dominait et cette année ils étaient loin. L'an prochain, nous passons au moteur V8, il y aura des changements, donc nous verrons...
Que répondez-vous aux gens sceptiques concernant la valeur de votre titre ?
Je me fiche des gens qui ne m'aiment pas. C'est la loi du sport : certains sont pour un pilote, d'autres sont pour un deuxième pilote, c'est comme ça.
Le fait d'être sacré au Brésil est-il important pour vous ?
J'aurais pu être sacré n'importe où, cela aurait été tout aussi bien. C'est vrai qu'ici, les fans sont très nombreux et aiment beaucoup la F1, donc c'est bien, mais la joie aurait été la même pour moi ailleurs».