Fernando, comment vous sentez-vous aujourd’hui après les différents prix que vous avez reçu depuis votre titre au Brésil ?
Fernando Alonso : Je vais très bien. A vrai dire, le prix que j’ai reçu à Monaco vendredi dernier a une saveur particulière et c’est celui, qui à mes yeux compte vraiment ; la remise du trophée de Champion de Monde. J’ai passé un peu de temps en Angleterre et j’ai compris un peu plus chaque jour ce que représente un titre de Champion du Monde. Mais aujourd’hui c’est agréable de reprendre le volant !
L’an passé vous n’aviez pas roulé avant Noël, cette année vous voilà de retour en piste un petit peu plus tôt. Comment s’est passée cette reprise ?
FA : Je pense que je serais bien resté encore un peu en vacances mais l’équipe m’a dit que je devais venir pour ces essais ! Nous voulions rouler un jour au moins pour comprendre l’impact de la nouvelle règlementation moteur et je pense maintenant être prêt pour la nouvelle voiture en Janvier. Et pour dire la vérité, j’étais très impatient ce matin de reprendre le volant et de prendre la piste. J’ai eu de très bonnes sensations.
Et comment s’est comportée la voiture ?
FA : Biensûr la puissance est moins importante et c’est la première chose qui m’a marqué. Mais ce sera le cas pour tout le monde, nous devons donc nous y habituer et travailler. Nous ne sommes pas aussi vite qu’avant en lignes droites c’est certain et vous sentez le manque de puissance a la réaccélération. L’appui aéro est similaire c’est pourquoi le comportement en virage ressemble beaucoup à ce que j’ai connu cette saison. Notre simulation V8 nous a permis de faire de bons temps et je sais que les ingénieurs travaillent dur, je suis donc très optimiste pour la nouvelle voiture.
Quel est votre point de vue sur l’arrivée du V8 en Formule 1 ?
FA : J’ai lu quelques commentaires de pilotes qui disaient que les voitures étaient désormais trop faciles à conduire, que nous avions trop de grip par rapport au niveau de puissance. Mais je ne suis pas vraiment d’accord. Quand vous cherchez à rouler à la limite, ce n’est jamais une chose facile. Peu importe que vous rouliez en F3 ou en F1, avec un V10 ou un V8, l’essentiel est de pousser jusqu'à la limite et quand vous y êtes, ce n’est jamais évident.
Renault n’a pas encore testé son nouveau moteur en piste. Etes vous inquiet à ce sujet ?
FA : C’est comme tout, il va nous falloir attendre et voir ensuite ce qu’il en est, mais je suis confiant. Nous avions fait le même choix avec la R25 : nous avions attendu après Noël et cela avait tout de suite bien marché. Ils travaillent dur pour que le moteur soit prêt et je suis confiant. Je pense que le châssis sera efficace et, avec un moteur fiable, je pense que nous pourrons nous montrer compétitifs cette année encore !
Finalement, comment envisagez-vous la saison 2006 ? Est-ce que l’attaquer en tant que Champion du Monde représente une pression supplémentaire pour vous ?
FA : Non, la pression est moins importante au contraire. Même si je ne termine que 20ème dans les cinq saisons à venir, je pourrai toujours dire que j’ai été Champion du Monde, donc je ne suis plus stressé. Jusqu'à présent, je me mettais toujours beaucoup la pression car j’étais jeune, je sentais que je pouvais avoir le potentiel pour devenir champion et je voulais vraiment réussir. Maintenant, j’ai réussi à prouver ce que je valais et ce dont j’étais capable. Bien entendu, je veux revivre cette satisfaction très vite ! J’aime la compétition, me mesurer à d’autres et c’est ce que j’espère faire la saison prochaine !
PS : The bonnet de la mort qui tue ! hahaha !!