~> Tout d'abord, Fernando, vous avez terminé la course d'hier en deuxième position : quels sont vos plans pour la semaine à venir ?
Je vais rentrer à la maison et je vais me relaxer ! Nous avons eu des semaines bien remplies depuis les courses en Amérique du Nord : des essais, Goodwood, Grands Prix... L'emploi du temps promotionnel a lui aussi comporté pas mal de rendez-vous au moment de nos courses à domicile. Maintenant, je vais me reposer un peu, m'entraîner physiquement et me préparer pour les courses à venir. L'équipe d'essais sera à Jerez cette semaine. Elle a fait un super boulot depuis le début de l'année. Nous disposerons de quelques développement supplémentaires à Hockenheim. J'y arriverai frais et dispos, prêt à me battre une nouvelle fois pour le podium.
~> Nous avons passé la mi-saison et vous avez vécu une première moitié de saison extraordinaire. Quels sont vos meilleurs souvenirs, pour l'instant ?
La victoire au Nürburgring, parce qu'elle est différente de toutes les autres. Je n'ai pas mené de bout en bout, je suis passé devant au bon moment, en fin de course. C'était une grande surprise, parce que j'ai vraiment dû cravacher du début à la fin…Un très grand moment d'émotion !
~> En cette seconde moitié de saison, votre succès est peut-être conditionné par la capacité de l'équipe à poursuivre le développement de la voiture. Avez-vous confiance en elle ?
Pleinement. Mais, comme souvent, il va falloir attendre de voir comment les choses évoluent. Nous savons que nous n'avons pas été bons dans la dernière ligne droite de la saison 2004, mais ceci nous a permis de tirer des leçons. Aujourd'hui, nous en connaissons les raisons. Je sais que toute l'équipe est bien préparée et qu'elle travaille d'arrache-pied sur l'ensemble des développements. Et je pense que nous pouvons y arriver.
~> Après avoir dominé le championnat pendant la moitié de la saison, qu'est-ce que cela vous ferait de devoir vous incliner à la fin de l'année ?
Ce serait hyper frustrant ! Mathématiquement, je sais que je serai encore en tête à la fin de la prochaine course. Il serait très dur de me faire doubler en fin d'année. Mais en même temps, je me souviens qu'en début de saison, personne ne nous voyait obtenir ces résultats là… Et puis, à 23 ans, une deuxième place, ce serait aussi un très très bon résultat. Franchement, tout dépendrait un peu du déroulement des choses : si je perdais le championnat sur des abandons, là ce serait très dur. Si c'est parce que nos rivaux nous surclassent, alors il n'y a rien à dire – c’est le sport. C'est comme ça que je vois les choses.
~> Cela fait une vingtaine d'années que vous participez à des courses. Qu'est-ce que vous adorez dans la Formule 1 ?
C'est assez dur d'expliquer ce qu'on peut ressentir en tant que pilote dans le baquet. Je ne pense même pas que quelqu'un puisse comprendre s'il ne l'a jamais fait. De l'extérieur, ce qui surprend le plus les gens quand ils découvrent la F1, c'est le bruit et les freinages. Mais au volant, ce qui est vraiment impressionnant, c'est l'adhérence et les G que l'on encaisse dans les virages. En fait, à cette vitesse, on a parfois du mal à croire que la voiture va arriver à négocier le virage. Les facteurs qui interviennent dans le bon fonctionnement d'une F1 sont très nombreux, mais parfois, il arrive d'un coup que tout marche parfaitement. Cela peut ne durer que deux tours sur tout un week-end, mais quand c'est le cas, c'est un sentiment vraiment incroyable. On a l'impression qu'il n'y a pas de limite, on se sent comme invincible.