Fernando, comment résumeriez-vous les trois premières courses de l'année à l'aube de la saison européenne ?
Je pense que l'équipe a mieux commencé la saison que prévu. Durant les essais hivernaux, nous avons compris que nous pouvions être compétitifs et obtenir de bons résultats, donc nous sommes arrivés en Australie en toute confiance. Mais ces trois victoires remportées par les deux pilotes et les 26 points que j'ai réussi à glaner ressemblent surtout à un rêve qui se réalise. Désormais, le challenge est différent : nous devons tout faire pour rester au sommet.
Comment vous êtes-vous adapté au nouveau règlement ?
Personnellement, je n'ai rien fait de particulier par rapport à l'an dernier. En fait, mon approche des week-ends de course n'a pas spécialement changé, même si les nouvelles règles nous ont contraints à adapter notre façon de travailler. Par exemple, nous veillons beaucoup plus à préserver le moteur : nous n'hésitons jamais à lever un peu le pied et ne lésinons pas sur le refroidissement. Au niveau des pneus, j'ai bien réussi à tirer le maximum des gommes Michelin en qualifs, mais pour l'instant, j'ai toujours été beaucoup moins agressif en course, en particulier avec les pneus arrière. Pourtant, nous avons toujours été très rapides. Les gommes Michelin nous facilitent beaucoup la vie à ce niveau : ce n'est pas difficile de les conserver en bon état.
Vous êtes le premier Espagnol à pointer en tête du Championnat du Monde. Qu'est-ce que cela signifie ?
Pour l'instant, je savoure : je suis en tête du championnat, je dispose de la meilleure monoplace du plateau et chaque victoire est un vrai plaisir. En revanche, c'est une erreur de parler du championnat en se limitant aux trois premières courses. Car à mon avis, c'est surtout dans les trois derniers GP de la saison que tout se décide. Entre-temps, je vais tenter de prendre le plus de points possible et de bien me placer au championnat. La saison va être longue, nous le savons. Je vais continuer à prendre du plaisir et à tout donner pour l'équipe.
Parlez-nous un peu d'Imola. Quelles sont ses spécificités ?
Imola est un circuit très exigeant pour la suspension. Nous montons souvent sur les vibreurs et elle doit être capable d'absorber ces secousses. Il faut être très agressif dans les virages, ce qui me plaît énormément, et ne jamais relâcher son effort. En effet, si on sort de la trajectoire une fois sur les vibreurs, on termine inexorablement dans le gravier ou contre le rail. Les virages lents requièrent de l'adhérence mécanique pour les avaler et de la motricité pour en sortir. Sur les lignes droites très courtes, il faut un moteur très puissant. Pour l'instant, la R25 s'est montrée compétitive sur tous les tracés que nous avons visités. J'espère qu'il en sera de même à Saint-Marin.