En sortant de voiture à la fin des deuxièmes qualifications, Fernando sait qu’il manque la pole position pour quelques millièmes, mais il n’est pas inquiet. « J’ai fait un bon tour. », dit-il, « Depuis le début du week-end, la voiture est rapide et, plus important, elle met en confiance. C’est indispensable à Monaco. Avec de l’essence aujourd’hui, elle a une nouvelle fois été compétitive. C’est bon signe. »

Pour cet après midi, tout est ouvert. « Je suis content de notre package. », sourit en effet Fernando, « Notre stratégie est la bonne, j’en suis convaincu. Bien sûr, on ne sait pas ce que feront les autres, mais je suis très confiant. Notre rythme en course est très bon. Nous serons rapides, c’est une certitude… »

Les conditions de piste sont toujours belles à Monaco et c’est par une température plus fraîche qu’hier que se sont élancées les monoplaces pour la deuxième séance de qualifications. L’enjeu, pour le Renault F1 Team, était d’essayer de décrocher la pole position, sans toutefois pénaliser la stratégie de course et utilisant une voiture peu chargée en essence. 

Pour Giancarlo, la tâche consiste à décrocher une deuxième ligne sur la grille afin de conserver ses chances de podium. L’Italien réalise un tour rapide et propre qui lui permet de remplir sa mission sans problème. Il a le sourire.

Fernando Alonso, deuxième temps hier, se sent prêt à donner le meilleur de lui-même lorsqu’il monte en voiture. Avec 0.5 sec de retard sur Kimi Raikkonen (McLaren), il sait qu’il lui faudra prendre des risques. Lorsqu’il passe la ligne et engage son tour lancé, il est clair que l’Espagnol est dans un grand jour. Il frôle les rails, utilise son moteur à son maximum, escalade les vibreurs. Au final, il réalise un magnifique 1’16’’281 : Flavio Briatore, sur le muret des stands, applaudit.

Reste alors à savoir de quoi Kimi Raikkonen se montrera capable. Dès le premier intermédiaire, le Finlandais perd plus de la moitié de son avantage. Il est peut-être trop prudent. A l’épingle du Loews, il manque la corde et perd encore un peu de temps. Sa marge n’est que de 0.1 sec à la fin du deuxième intermédiaire. Lorsqu’il passe la ligne, il n’a que 0.083 sec d’avance et il conserve sa pole. Les deux premiers pilotes semblent seuls au monde : Mark Webber (Williams), troisième sur la grille cet après-midi, navigue à 1.3 sec. L’Australien est suivi de Giancarlo, Heidfeld (Williams), Trulli (Toyota) et Coulthard (Red Bull).

Chez Ferrari, Michael Schumacher et Rubens Barrichello gagnent quelques places par rapport à hier : ils sont 8ème et 10ème respectivement. A noter, enfin, le fait que Juan Pablo Montoya et Ralf Schumacher (Toyota) n’ont pas pris part à ces qualifications. Le premier a vu ses temps de la première séance annulés pour conduite dangereuse, le second avait pulvérisé sa monoplace au Bureau de Tabac. Ils partiront du fond de grille.

A présent, tous les ingénieurs se tournent vers leurs ordinateurs afin d’essayer de deviner quelle quantitié d’essence était embarquée par les uns et par les autres. But : tenter de prendre les meilleures décisions au point de vue stratégique.